SAINT-LOUIS/ Quand le théâtre d’improvisation est vecteur de valeurs

L'Alsace - 05-02-2023 - Sébastien SPITALERI

SAINT-LOUIS/ Quand le théâtre d’improvisation est vecteur de valeurs

Une princesse est-elle forcément obligée d’attendre son prince charmant dans son château ? Un cheval doit-il toujours obéir à son cavalier ? Et un ouvrier de chantier est-il contraint de subir l’excès d’autorité de son chef ? À toutes ces questions, les deux comédiens de la troupe savoyarde PDG et compagnie répondent par un « non » franc et massif. Et ils le font sur scène, devant une majorité de spectateurs qui n’ont pour la plupart pas plus de 10 ou 12 ans. Non au patriarcat !

Avec Capharnaüm, leur spectacle jeune public, Pierre-Antoine Baillon et David Grad-Sillet ont pris le parti de ne pas infantiliser encore davantage l’assistance mais d’en profiter pour « faire passer des petits messages », explique les deux camarades. Le patriarcat, c’est niet ! La maltraitance animale aussi. Et l’enjeu est d’expliquer cela à des enfants avec des mots simples et compréhensibles.

Pas facile, surtout quand on est en totale impro… « J’ai souvent tendance à utiliser des mots compliqués sans m’en rendre compte », concède David. Heureusement, Pierre-Antoine est là pour le ramener innocemment dans le droit chemin : « Je ne comprends pas, ça veut dire quoi ? »

Durant plus d’une heure, le duo a ouvert les portes de son bureau des objets trouvés. Le public était invité à apporter des objets du quotidien, et l’on trouvait principalement des jouets et peluches mais aussi une brosse à dents, un balai ou encore un casque de chantier. Des impros à partir d’objets apportés par les enfants

A partir de ces objets, les deux comparses ont improvisé plusieurs histoires, celles d’un ouvrier de chantier moins bête qu’il en à l’air, d’une baguette magique qui transforme une grenouille en être humain (et inversement) ou encore d’une princesse qui a envie de devenir chevalier et de pourfendre un dragon.

Le spectacle se joue à un rythme endiablé et devient même participatif à certains moments, même si l’interaction avec le public est arrivée en peu tard ce jour-là. Au final, que l’on soit enfant ou adulte, on repart en ayant passé un bon moment et avec des réflexions plein la tête.

Sébastien SPITALERI